Le débitage
Le débitage est l’une des principales opérations de taille, qui consiste, à partir d’un bloc de matière première, à en détacher des éclats, lames ou lamelles dans l’intention de les utiliser - au moins pour une part- comme outils bruts ou retouchés. Le bloc de matière première, dénommé alors « nucléus » (noyau en latin), est abandonné quand il ne peut plus fournir les produits attendus.
Les débitages prennent donc des aspects très divers ;
1° selon la (ou les) classe(s) de produits recherchée(s) : débitages d’éclats, de lames, de lamelles, de pointe(s) ;
2° selon, éventuellement, la forme et l’orientation du support brut (bloc ou fragment, plaquette, galet, grand éclat, gélifract, etc), puis la forme donnée au nucléus avant le débitage proprement dit (mise en forme, ou configuration), ou encore son aménagement au cours de son débitage ;
3° selon la ou les techniques de taille mise(s) en jeu au long de son déroulement, d’autant que plusieurs techniques peuvent être utilisées, successivement ou non, pour la mise en œuvre d’un débitage.
Ces termes de « méthode » et « technique » sont ceux de la distinction fondamentale établie par J. Tixier : la méthode correspond à l’agencement des enlèvements (par exemple la méthode Levallois), tandis que la technique réfère aux modalités d’exécution de ces enlèvements (techniques de percussion par exemple).
Cette distinction en commande une autre, méthodologique :
- grâce à la lecture technologique, qui permet d’apprécier l’ordre et la direction des négatifs sur les pièces lithiques (observations à synthétiser par le « remontage mental »), les méthodes sont à « lire » directement sur le matériel archéologique ;
- en revanche, la reconnaissance des techniques de taille exige nécessairement l’élaboration de référentiels expérimentaux.