Référentiel des techniques de débitage laminaire

Les techniques, donc, réfèrent aux modalités de détachement, selon le mécanisme de la fracture conchoïdale.

On peut y voir 3 niveaux :

  • Le mode d’application de la force (percussion directe, indirecte, pression, par contre-coup) (et, si l’on remonte de la taille au travail des roches dures, s’ajoutent la friction, le piquetage, le bouchardage, la perforation, le sciage ; ces trois dernières techniques appliquées aussi et surtout aux roches tenaces).
  • La nature et la forme des outils de taille : pierres dures à tendres de différentes masses, meule ou andouiller de bois animal ou gourdin de bois végétal, compresseur de telle longueur avec pointe organique ou métallique, …, sans oublier les compléments d’outils comme enclume en pierre plutôt dure, ou support mobile en bois, etc.
  • Des paramètres gestuels comme le mode de maintien de la pièce à tailler, la position du corps, le dessin du geste, etc, qui sont parfois discernables sur le matériel archéologique.

Les principales techniques de taille de la Préhistoire sont :

  • La percussion directe dite « dure », à l’aide de galets de pierre assez dures, percutant en retrait du front du plan de frappe,
  • La percussion directe dite « organique », à l’aide d’un percuteur en bois de cervidé, ou d’un gourdin de bois végétal dur (buis, cœur d’acacia, de chêne vert, de caroubier, etc),
  • La percussion directe à la pierre dite « tendre » (grès « sableux », calcaire tendre, …),
  • La percussion indirecte, avec un outil intermédiaire généralement en bois de cervidé,
  • La pression, applicable selon au moins 5 modes différents (baguette manuelle, béquille d’épaule, béquille courte abdominale, longue agie debout, levier).  

Les outils de taille étant exceptionnellement retrouvés et identifiés dans les sites préhistoriques, la reconnaissance des techniques, à proprement parler « fantômes », passe nécessairement par une connaissance de leurs stigmates respectifs observables sur du matériel expérimental.
C’est la raison d’être de ce référentiel des techniques de débitage laminaire, qui en fait un outil d’expertise, d’aide à la recherche.

Détails de la collection

  • Série JP001

    Percussion Indirecte, organique, cervidé. Variation des talons selon degré d’abrasion
  • Série JP002

    Percussion Indirecte, organique, cervidé. Explorer le contrôle de la technique jusqu’à se rapprocher des caractères de la pression
  • Série JP003

    Percussion Indirecte, organique, cervidé. Le test visait à débiter des petites lames les plus régulières possibles et à petit talon par percussion indirecte, en rapport avec des débitages du Cardial ou Castelnovien
  • Série JP004

    Percussion directe, Pierre tendre. Référence technique
  • Série JP005

    Percussion directe, Pierre tendre. Dans le cadre de la reproduction des débitages laminaires du Belloisien (site éponyme de Belloy sur Somme) : débitage à la pierre tendre (grès env. 500 gr)
  • Série JP006

    Percussion directe, organique, Buis. Référence technique / illustratif Aurignacien ancien
  • Série JP007

    Percussion directe, organique, cervidé. Débitage "gravettoïde" à 2 plans de frappe opposés, l'un lisse l'autre en crête inférieure
  • Série JP008

    Percussion Indirecte, organique, cervidé. Illustratif + référence quant à la technique
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